Partie restée en l’état
Elle vendait des bijoux, elle était belle ,elle était jeune ,elle était gaie, elle s’appelait Marlène. Si je parle d’elle aujourd’hui , c’est qu’elle est toujours présente dans nos coeurs de soignants , elle et bien d’autres , qui restent dans nos mémoire jusqu’à notre propre mort.
Du diagnostic fatidique , de courtes hospitalisations l’ammenèrent rapidement vers l’hospitalisation en long séjour , plus de sortie , plus de regard vers l’extérieur , alitée jusqu’à son dernier jour.
Cette souffrance physique , et morale , intolérable ,ce regard désespéré, elle appelait dès qu’elle entendait un pas , elle est devenue aveugle notre Marlène , donc pas de télévision, l’équipe était toujours là pour elle .Son père venait tous les jours , elle n’avait plus que lui.
Doucement elle s’est recroquevillée reprenant une position foetale , elle est partie !
Le service de neurologie , salle 14 était sous la pendule, que des chambres seules, et se prolongeait par la salle 12 sur l’aile gauche de la photo, une énorme pièce de séjour séparait les deux ailes.Il y avait aussi ce que l’on appelait « la cave » avec quatre chambres de trois lits ou les déments étaient installés.Pourquoi ce nom ? il fallait descendre quelques marches pour y accéder. Les salles ont gardé leurs numéros pendant des décennies .
Au rez de chaussée , la pharmacie ,de toute beauté , voutée , des pièces rares , je reviendrais sur le sujet,.
L’école de kinésithérapeutes était là ,avec un énorme amphithéatre .
Sous le toit nous avions les vestiaires.
En 1980 , il y eut un incendie qui pris dans une pièce technique au premier étage pendant la nuit, qui exposa les malades de neurologie aux flammes et à une intoxication par les fumées.Il était impossible de les évacuer de leurs chambres ni par les portes ni par les fenêtres.
Mais le grand danger était la présence de la pharmacie où était stocké les produits inflammables en grande quantités , l’époque ou les pharmaciens préparaient les produits dont les services avaient l’utilité.
Nous travaillions dur dans les services , mal distribué le personnel manquait dans certains secteurs d’hospitalisations , tel le service de neurologie , mais , nous y étions bien .Entre les moments durs de souffrances , il y avait les moments de rires , au temps où l’on prenait le temps , le temps ou l’humanité était en ces lieux.
bureau du personnelSelf et le jardinle quartier des AugustinesLaboratoires et l’ école Bureau du CGOS
Dans les années 1980,histoire sans parole, trop de….
Un jour de l’année 1974 , le service de neurochirurgie complet, a délégué au 38 le soin de prendre en charges deux copains motards gravement accidentés, ils furent installés dans une chambre à deux lits ,fait rare .
Dans le coma une dizaine de jours , ils nécessitaient énormément de soins et d’attentions. L’un des deux était plus légèrement atteint et se sortit relativement bien de l’accident .Quand à l’autre il restera un an dans le service .
C’était le temps où les visites étaient réglementées ,elles se terminaient à 15H30 par le gong de la cloche qu’une aide soignante agitait dans les couloirs.
Les soins continuaient mais ce jeune homme avait perdu tous ses repères , ne reconnaissait personne , souvent agité ,il se battait pour survivre durant plusieurs mois.
Fait unique en 1974 , le chef de service autorisa ses copains motards à venir le faire manger le soir ,pour l’aider.C’est un malade qui restera gravé dans les mémoires de toute l’équipe.
Je me souviens avoir été de repos plusieurs jours , à ma reprise , faisant mon tour d’arrivée ,il avait été transféré de chambre pour aller dans une chambre de six lits , j’ai ouvert la porte , la main sur la poignée et quand il m’a vu ,
» tu vois Jocelyne , je mange tout seul »
Pleine d’une émotion intense , il est sorti d’affaire , on avait réussit !
C’était un an plus tard!Le temps a passé ,à sa sortie de l’hôpital , il revint une fois par semaine voir l’équipe de soins , et celà pendant des mois ………………….
La quatrième photo montre au 1er étage le bloc obstétrique gynécologie ainsi que les deux services.
Au 2ème ,se situe l’unité hommes à droite le 34 , l’unité femmes à gauche le 36.Les services étaient chirurgicaux , traumatologie et abdominale, séparés par le bloc opératoire commun.
Au troisième , le service d’urologie fait de la même façon , et au quatrième , l’unité hommes 38, l’unité femmes 39, les services de l époque séparaient les hommes des femmes ,.
Le 34 et le 38 , le 36 et 39 soignaient les mêmes pathologies selon des gardes établies.Ces unités contenaient 40 lits.
Au quatrième étage on trouvait sur l’aile droite, le service de neurochirurgie de 10 lits, avec un bloc spécifique à la spécialité.
Sur la première on aperçoit les obus d’oxygène qui alimentaient les services.
Les blocs occupent la partie centrale du lieu, mais vers les années 1974/1976 se pose le problèmes de la modernisation des blocs , salles septiques et aseptiques prévues , ils seront déplacés sur l’aile gauche du bâtiment ce qui a pour conséquence le déplacement des services et d’énormes travaux.
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